J'avais découvert ce BRM sur un post de Véloblan (Michel) sur son Facebook.
Le parcours et le profil m'ont tout de suite plu et je l'avais donc inscrit dans mon calendrier.
J'en avais parlé à mon collègue Bruno, "mon tracteur", lors des sorties le midi à LYON.
Cela le tentait bien aussi.
La météo semblait être bonne, rares averses annoncées pour l'après-midi.
Jeudi nous nous inscrivons donc. Bruno s'occupe de son coté de réserver une maison pour 2 nuits.
Nous arrivons vendredi soir pour retrouver les organisateurs Nicolas et Alain au restaurant "Aux Gourmands dînent" où nous mangeons avec les participants déjà arrivés. Superbe accueil.
Samedi matin nous nous rendons au départ situé au boulodrome.
Nous avons failli le rater car nous n'étions plus trop sûrs du nombre de ronds-points à traverser et nous avons un peu tourné en rond (point à la ligne).
Dès le départ, Bruno est parti devant en compagnie d'un vélo-couché.
Je ne cherche pas à le suivre, d'autant qu'il a décidé de rouler fort.
Je suis dans les roues du couple ardéchois avec la seule féminine du BRM.
Ils roulent vite et, plus loin, je décide de me laisser décrocher pour me faire reprendre par un groupe plus nombreux à l'arrière mais que je laisserais également filer.
Je me retrouve assez rapidement seul mais au moins je roule à ma main car j'ai conscience du plat de résistance à ingurgiter.
Mon objectif est de terminer ce BRM en bon état car je veux surtout savoir où j'en suis avec ce BRM dont le dénivelé est de seulement la moitié de ce que je veux faire cet été pour une distance presque équivalente.
Le parcours est magnifique et en plus je passe de nombreux cols inédits, col de Peyruergue (sans panneau), col de Perty, où il y a un point de contrôle, col Saint-Jean.
Depuis un moment, je roule avec Michel qui ne m'avait pas (encore) reconnu, même si ma tronche lui disait quelque chose.
A SEDERON, je m'arrête dans une supérette pour m'acheter un sandwich mais il n'en a pas reçu.
Du coup, je repars et on se retrouve un petit groupe.
Nous allons tranquillement atteindre un nouveau col, le col de la Pigière, bien roulant, le moins dur de la journée.
Regroupement au sommet.
Nous allons rester pratiquement ensemble jusqu'au pied de la Montagne de Lure en ayant repris au passage Michel et le couple d'ardéchois.
Depuis un moment la batterie de mon GPS montre des signes de faiblesse.
Dans la montée, je m'arrête pour enlever mon bandana car j'ai chaud et je fais tomber mes lunettes. Du coup je me retrouve à nouveau seul, juste devant un vélo-couché qui monte lentement.
Plus haut, je suis sur le point de rattraper l'ardéchoise quand je suis victime d'un saut de chaîne qui en plus se coince contre le boitier de pédalier, je pousse avec un démonte-pneu, du coup une pièce métallique de protection se barre.
Encore plus haut, à 8 kilomètres du sommet, la batterie de mon GPS, qui m'avait obligé à quitter le mode navigation, lâche définitivement.
Je continue mon ascension en mode mental, depuis le panneau "Montagne de Lure 15 km", je me dis que ce n'est que "mon col de Portes" qu'il me reste à gravir. Aucune inquiétude.
Je prends quelques gouttes et grains de grésil sur la figure mais rien de bien méchant, ça ne mouille même pas la route.
Un peu avant le Pas de la Graille, je double un vélo randonneur avec le maillot de Paris-Brest et ensuite je rattrape le couple d'ardéchois mais lui file au sommet comme une balle. Un sacré gaillard.
J'ai du mal à manger, pas de salive.
Je me ravitaille quand même un peu et gentiment Nicolas me fait préparer un petit sandwich au fromage que je mangerai plus tard.
Je mets mon k-way et me lance dans la descente en compagnie de deux autres. La route est un peu humide, il convient d'être prudent.
La chaleur remonte d'autant que le soleil est revenu. Retrait du coupe-vent, direction SAULT pour le prochain contrôle. Nous roulons bien.
Mais à 2 km de BANON, c'est l'orage, nous arrivons au village trempés.
Arrêt ravitaillement, escale technique et rhabillage.
Il pleut toujours mais nous décidons de repartir.
Et puis, un peu plus loin, dans une rampe, lorsque je me mets en danseuse, gros bruit, mon pied déchausse, je fait un écart mais réussi à me rattraper, pas de chute. Pédale droite explosée.
Je peux encore poser le pied dessus, alors je décide de rejoindre SAULT. Il reste encore une trentaine de km. A 5 km de SAULT, un bout de la pédale tombe, il ne reste plus qu'un moignon.
J'arrive quand même à destination.
Mon BRM s'arrête là, au bout de 206 km. Il est 18h20.
J'appelle Alain, à l'arrivée, pour lui signaler ma mésaventure et lui demander où en est mon collègue Bruno que je sais très loin devant. Il n'est pas encore arrivé même s'il n'est pas très loin.
Il me propose d'appeler Alain Nicolas qui descend de la Montagne de Lure, lequel fera très gentiment un détour pour venir me chercher.
Retour à NYONS. Alain Nicolas profite pour me montrer des paysages magnifiques et les routes où il organise son BRM 200. Cela fait envie de revenir dans ce coin magnifique.
Je remercie toute l'organisation.
Un petit mot pour mon collègue Bruno qui terminera ce BRM 300 à 18h51. Une sacrée performance.
Déçu ne ne pas avoir pu terminer ce BRM mais je sais que j'avais les jambes pour cette distance, j'ai fait la plupart du dénivelé, j'ai vu de très beaux paysages, j'ai loupé juste les gorges de la Nesque, j'ai fait 8 nouveaux cols, j'ai rencontré des gens super sympatiques et j'ai fait la connaissance "en vrai" de Michel l'Auvergnat pas si grincheux que ça.
A charge de revanche.