En 1996, je n'avais pas pu participer à l'EDT LE-PUY-EN-VELAY vers SUPER-BESSE, je ne me souviens plus pour quelle raison, vraisemblablement à cause des vacances familliales, et en 1997 l'EDT était à nouveau dans les Pyrénées.
Voici donc ma deuxième participation à une Etape du Tour.
6e ÉDITION de l'Étape du Tour
Jeudi 23 juillet 1998 : Grenoble -> Les 2 Alpes
Lieu : Alpes
Départements traversés : Isère (38) - Savoie (73)
Km : 189
Les difficultés : Col de la Croix de Fer, Col du Télégraphe, Col du Galibier et la montée vers Les 2 Alpes
Nombre d’engagés : 4 638 en fonction des qualifications de Périgueux et de Mâcon
Nombre d’arrivants : 2 229
Village Accueil : Parc Paul-Mistral à Grenoble
Arrivée : Station des Deux Alpes
Météo : Météo : Froid à Périgueux, première grosse chaleur à Mâcon, grand beau le 23 juillet pour Grenoble les Deux Alpes
Les célébrités de la course:
A. Prost (en qualification), B. Darniche, E. Clerico
Les vainqueurs:
Masculin : José Doran
Féminine : Christine Muller-Seiller
Les pays représentés:
Allemagne, Andorre, Angleterre, Belgique, Danemark, Espagne, Hongrie, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays Bas, Portugal, Suède, Suisse, Ukraine, Canada, Etats Unis, Australie, Chine, Japon, Afrique du Sud, Total : 494 participants étrangers
1998, l'année des qualifications:
Pour des raisons de sécurité et de problèmes d'organisation qui menaçaient notre épreuve, nous décidons d'organiser deux qualifications à Périgueux en Dordogne 191 km (2 069 inscrits) et à Mâcon en Saône et Loire 180 km (3 043 inscrits), ceci les 3 et 10 Mai.
Deux courses superbes, gérées comme pour les véritables étapes du Tour, un souvenir inoubliable pour nous organisateur et pour tous les coureurs ayant eu la volonté et le courage de venir
Les anecdotes:
La « Pasta-Party » organisée dans le Palais des sports de Grenoble, lieu des mythiques 6 jours.
Une chaleur terrible qui entraîna un nombre incalculable d'abandons, d'où gros problèmes de récupération des coureurs, des cars balais mettant beaucoup de temps à rejoindre l'arrivée.
Les citations:
José Doran, le vainqueur, dossard 181 « J'avais décidé de gagner. »
Dominique Celle, dossard 159 « Je suis quand même mieux là qu'au boulot. »
Dieter Kleiser, dossard 2028 « Et maintenant, il me reste à retourner à Grenoble à vélo pour prendre mon train. »
Jean-Luc Félix, dossard 218 « On dit du Télégraphe que c'est un petit col. Moi cela fait trois jours que je le passe, et trois fois que je suis planté ! »
Claude Huré, dossard 3398 « Avec mes 100 kilos, j'ai grimpé le Galibier sur 32x26. L'an prochain, il faudra instaurer des catégories de poids. »
Antoinette Rigori, dossard 2657 « Lundi, je viendrai voir les pros dans le Galibier, mais il ne faut pas l'écrire, je n'ai pas prévenu mon patron. »
Le profil:
Ma course:
Tout avait pourtant bien commencé pour cette Etape du Tour.
D'abord, ayant tiré les leçons de l'Etape du Tour 1995, j'avais changé de vélo, j'avais alors un LOOK carbone équipé d'un triple plateau avec comme plus petit développement un 30x28 qui devrait me permettre de passer n'importe où et même de grimper aux arbres.
Ensuite il y avait eu cette qualification brillamment obtenue à MACON, sur un parcours au profil vallonné et bien évidemment moins difficile, 180 kms réalisés en 7H03' à la moyenne de 26,4 km/h .
Je n'ai pas gardé beaucoup de souvenirs de cette qualification, je n'ai jamais retrouvé le circuit réalisé du coté des Monts du Mâconnais, le seul col que j'avais passé suivant mon souvenir est le col des Chèvres, bien que j'en avais sûrement passé d'autres au sud de CLUNY.
Pour cette Etape du Tour, ce fût à nouveau camping.
La veille, j'avais planté une tente au stade Lesdiguières (rugby Grenoble) où j'avais lié connaissance avec un parisien, alors en vacances en famille en Espagne, remonté à GRENOBLE pour l'occasion, qui avait installé sa tente à coté de la mienne, sur un parterre.
Nous avions alors décidé d'aller mettre ma voiture à l'arrivée aux 2 ALPES, sachant que lors de mon inscription j'avais prévu de redescendre sur GRENOBLE à vélo après la course.
De retour, nous étions allés à la pasta-party.
Le lendemain, je pris un petit-déjeuner dans la tente puis ce fût le départ pour rejoindre nos SAS respectifs.
Un souvenir qui m'a marqué, c'est l'interminable montée vers le col de la Croix de Fer, 75 kms, d'abord en longs faux-plats montants de GRENOBLE ROCHETAILLEE en passant par VIZILLE, SECHILIENNE et LIVET-ET-GAVET, puis les 37 kms de montée vers le col à partir de ROCHETAILLEE.
Même si je n'ai pas le souvenir d'en avoir bavé sur le moment, il y avait bien de quoi y laisser déjà quelques plumes.
Passage du col sans problème, il restait de petites canettes de coca tiède au ravitaillement liquide.
Ensuite ce fût la descente sur la Maurienne puis la remontée de la vallée en direction de SAINT-MICHEL-DE-MAURIENNE, avec le vent dans le pif comme très souvent dans cette vallée, puis la montée vers le col du Télégraphe, il n'était pas loin de midi, je montais en profitant au maximum des zones d'ombres.
C'est un gros avantage de l'EDT, pas de véhicule, hormis ceux de l'organisation et des différents services de sécurité, du coup tu peux choisir ta trajectoire et changer de coté comme bon te semble.
Arrivée au ravitaillement solide à VALLOIRE avec déjà près de 140 kms depuis le départ.
Je vais peut-être commettre une erreur monumentale, je m'étais bien ravitaillé mais je l'avais fait en m'asseyant par terre.
Au bout d'un moment, je m'étais dit qu'il fallait quand même repartir alors que mentalement j'étais trop bien, assis par terre.
Et quelques kilomètres plus loin, je n'eus plus de jambes, je dus mettre pied à terre, épuisé, totalement incompéhensible alors que tout allait si bien jusqu'au ravitaillement.
Je repartis, je m'arrêtas à nouveau près d'un ruisseau pour bénéficier de sa fraîcheur et de l'ombre de quelques arbres, je voulus abandonner mais les cars étaient déjà remplis de cyclos, et il y en avait partout au bord de la route, couchés, en vrac.
Je repartis, je m'arrêtas, je repartis, je m'arrêtas encore, il restait encore plus de 10 kms avant le sommet, je n'étais encore qu'au Plan Lachat, et il faisait un cagnard pas possible alors que les PRO qui passeront par là 4 jours plus tard le firent dans la neige et le brouillard.
Petit à petit, j'atteignis le sommet. Une vraie délivrance.
Dans la descente je pus retrouver une certaine forme.
Arrivé au pied des 2 Alpes, je m'arrêtas en me disant qu'il me restait encore 12 kms à grimper, ce n'était pas encore fini. Un fourgon des pompiers de Paris, dont une équipe participait, s'arrêtat à ma hauteur et me proposat de me monter là-haut, je sautais sur l'occasion.
Ils me déposèrent un peu avant l'arrivée pour me permettre de passer la ligne sur le vélo, de toute façon c'était sans importance j'étais déjà hors délai, je crois même que j'ai passé le col de l'Alpe mais je ne l'ai jamais compté comme un col franchi.
Mon temps: Dossard 3093 - environ 12H20' temps roulé, moyenne de 15,3 km/h, non classé.
Je retrouvais alors le collègue parisien, arrivé depuis longtemps, et nous étions ensuite rentrés sur GRENOBLE pour démonter et récupérer nos tentes.
Ce fût ma seule cyclosportive où je suis arrivé hors délai et où j'ai failli abandonner.
Bien que ce ne soit pas positif, j'en garde quand même un souvenir impérissable.
Dans la vie on ne se souvient pas forcément que de ce qui est positif.
Pas de diplôme, je me suis fabriqué deux pages en souvenir à partir des pages des magazines des Vélo-Magazine, sur lesquelles j'ai collé les photos Maindru.