L'hiver est propice aux périodes d'inactivité.
C'est mon cas en ce moment où les rhinites, sinusites et autres bronchites m'empêchent de sortir pour rouler.
Ces périodes se prêtent donc bien pour écrire des articles sur quelques vieilleries datant d'avant la création du blog.
Ainsi, je m'en vais vous conter quelques souvenirs, déjà lointains pour certains, sur les 6 Etapes du Tour auxquelles j'ai participé.
L'ETAPE DU TOUR a été créée en 1993 par le magazine Vélo-Magazine auquel j'étais alors abonné, reprise ensuite par Mondovelo et maintenant organisée par ASO.
Les deux premières éditions ayant eu lieu dans les Pyrénées, je n'avais pas pu y participer.
Lorsque pour l'édition de 1995 le choix se porte sur les Alpes ma décision est vite prise, je m'inscris.
A l'époque il n'y avait pas besoin de s'inscrire très tôt et il n'y avait pas les critères nécessaires comme aujourd'hui.
Par la suite, je n'ai pas participé à toutes les EDT que j'aurais voulu faire et je n'ai jamais voulu faire celles qui ont été organisées dans les Pyrénées compte tenu de l'éloignement et de la logistique que cela impose.
Pour chaque édition à laquelle j'ai participé il y a des informations que j'avais récupérées sur l'ancien site de L'Etape du Tour - Mondovelo.
Voici ma première Etape du Tour 1995.
3e ÉDITION de l'Étape du Tour
Samedi 8 juillet 1995 : Aime -> L’Alpe d’Huez
Lieu : Alpes
Départements traversés : Savoie (73) et Isère (38)
Km : 160
Les difficultés : Col de la Madeleine, Col de la Croix de Fer et Montée de l'Alpe d'Huez
Nombre d’engagés : 4 595
Nombre d’arrivés : 2 975
Arrivée : Station de l'Alpe d'Huez
Météo : Voile brumeux au départ, arrivée sous un grand soleil, le goudron fondait dans la montée de l'Alpe-d'Huez
Les célébrités de la course:
A. Prost, P. Belmondo, B. Darniche, P. Portes
Les vainqueurs:
Masculin : Thierry Bourguignon
Féminine : Marion Clignet
Les pays représentés:
Allemagne, Andorre, Angleterre, Belgique, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Suisse, États-Unis, Australie, Japon, Total : 334 participants étrangers
Le drame:
Un jeune coureur, Sylvain Chaigneau, se tue dans la descente de la Croix de Fer.
Toutes nos pensées vont vers ses parents et sa soeur présents lors de cet accident qui nous marquera à jamais.
Notre plaisir d'organisateur disparaît, l'Étape du Tour est remise en cause.
Claude Chaigneau nous encourage à repartir en mémoire de son fils décédé.
Un grand merci pour son courage à lui et ses proches. Il vient maintenant chaque année remettre un trophée souvenir que nous décernons au vainqueur de la catégorie 18-25 ans
Les anecdotes:
Un village monté sur le terrain de football d’Aime avec les tentes de l'armée servant à la récupération des dossards.
Une équipe de bénévoles extraordinaire emmenée de main de maître par Patrick Charrière, adjoint à la Mairie de Aime.
Une sécurité accrue et de mieux en mieux organisée avec tous les carrefours protégés.
Richard Virenque est parrain de l'épreuve.
Bruno Lemoine a poussé l'identification jusqu'à chevaucher un vélo semblable à celui que Roger Lapébie utilisa lors de son tour victorieux en 1937. Toutes les pièces de son vélo sont rénovées mais d'origine avec un changement de vitesses à tringle pour 2 plateaux de 44 et 50 dents et 3 vitesses à l'arrière, le plus grand pignon comptant 25 dents.
David Pitman, dossard 4459, a roulé et terminé avec un VTT
Les citations:
Un moniteur de ski
« J'ai commis l'erreur de mettre des chaussures neuves ce matin. »
Thierry Bourguignon, dossard 6
« Ne pouvant participer au Tour de France en raison du désistement du Groupement, je n'avais pas un gros moral. J'étais même prêt à arrêter le vélo. Mais il y avait cette Étape du Tour, et je me la suis fixé comme objectif… »
Le profil:
Ma course:
En 1994, j'avais fait ma toute première cyclosportive, La Marmotte, mais je n'avais pas voulu grimper l'Alpe-d'Huez, me contentant du Marmotton, préférant rester sur le plaisir d'avoir gravi pour la première fois les cols de la Croix de Fer et du Galibier avec mon vélo acier Raleigh doté comme plus petit développement d'un 42x28.
Aujourd'hui je serais bien incapable de tirer un tel développement dans le Galibier.
Et l'occasion m'est donnée avec cette Etape du Tour d'enfin gravir cette montée mythique.
J'ai réussis à convaincre mon épouse à m'accompagner pour assurer la logistique, le départ et l'arrivée n'étant pas situés au même endroit.
Nous nous étions installés au camping à AIME la veille, d'où nous pouvions faire de petites balades à vélo sur la piste cyclable et nous rendre à la pasta-party.
Le lendemain lever très tôt, il faisait encore nuit, prise du petit-déjeuner à l'entrée de la tente à la lumière de la lampe à gaz.
Il faisait bien frais, au bord de l'Isère.
Rendez-vous sur la ligne de départ.
Quelques minutes avant le départ, alors que j'étais déjà dans mon SAS, je constatais une crevaison lente de la roue arrière, j'eus tout juste le temps de remplacer ma chambre à air, il ne me restait plus qu'une seule chambre à air de rechange.
Et ce fût le départ, c'était parti à fond en direction de MOUTIERS, sur la nationale, sur toute la largeur, rien que pour nous.
Arrivé au pied du col de la Madeleine, je m'arrêtais pour acheter une autre chambre à air à un point Mavic.
J'ai ensuite comme souvenirs, d'avoir très bien monté le col de la Madeleine, une première pour moi, d'avoir fait une superbe descente vers LA CHAMBRE (avec l'air qui me rafraîchissait bien le visage ), ensuite d'avoir effectué une belle grimpée du col de la Croix de Fer par SAINT-JEAN-D'ARVES et ses tunnels, une autre première pour moi dans ce sens, d'avoir fait encore une belle descente sur ROCHETAILLEE en admirant au passage les ouvrages des barrages de Grand-Maison et d'ALLEMONT sur lesquels j'avais travaillé en 1983/1984.
Ensuite ce fût plus dur, je coinçais dans les lacets de l'ALPE-D'HUEZ, je dûs mettre pied à terre plusieurs fois, dans le cagnard , mais après le village d'HUEZ, la pente s'adoucissant quelque peu, je pûs terminer sur le vélo, et l'excitation, liée au plaisir de vaincre cette montée, aidant, je terminais au sprint à plus de 20 km/h les derniers kilomètres
.
J'attendis un long moment l'arrivée de mon épouse, prise dans des bouchons depuis VIZILLE , qui me juras
que c'était la dernière fois qu'elle m'accompagnait, ce que je compris bien évidemment.
Mon temps: dossard 4155 - 10H40'29", petite moyenne de 14,6 km/h, classé 2369ième (sur 2975 arrivants).
Le matériel utilisé avait montré ses limites, par rapport à mon gabarit, en haute montagne.